![](https://static.wixstatic.com/media/0ab40a_dce2213e28834f6187a280f58da325dd~mv2.webp/v1/fill/w_980,h_693,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/0ab40a_dce2213e28834f6187a280f58da325dd~mv2.webp)
Cela va en surprendre plus d’un, mais mon style vestimentaire très sûr n’est pas arrivé d’un coup. Il est plutôt inné, mais comme tout le monde, il m’aura fallu plusieurs échecs (certes minoritaires) pour en arriver à un telle perfection.
Cependant, il faut tout de même avouer que les années de mon enfance, à savoir les années 90, proposaient une mode assez particulière. N’oublions pas que c’est quand même la décennie des vestes de survêt’ trop larges, multicolores et d’une matière brillante.
Pour ma part, les années 90 ont eu pour moi assez peu d’influence. Il faut dire qu’à sept ans je n’allais pas mettre des 501 et des chaussures compensées, bien que celles des Spice Girls me faisaient terriblement rêver.
Déjà à l’âge de cinq ans d’après ma mère, je décidais de ce que j’allais porter. Depuis ce jour, il n’a plus été possible pour elle d’acquérir le moindre bout de tissu sans que je sois là. Elle était toujours fascinée lorsqu’une amie lui racontait qu’elle avait offert une robe à sa fille absente lors de l’achat. Jamais ma mère ne se serait risquée à m’offrir du textile sans que je puisse approuver en amont. Elle savait que j’étais incapable de cacher mon dégoût. Et pire que tout, que j’étais incapable de porter quelque chose que je trouvais moche. A chaque noël et anniversaire, je priais intérieurement pour qu’aucune des mamies ne m’offre un habit choisi par leurs soins. Je ne sais pas faire le coup du « waouh c’est beau mamie, merci ! Je vais le porter tout de suite pour te montrer à quel point je l’aime ! » Tyran de la mode dès mon plus jeune âge donc, j’ai malgré tout vécu plusieurs courants vestimentaires significatifs/suspects.
Le premier grand courant de mon existence, un classique, fût la robe. Mais pas n’importe quelle robe cela va de soit. Non. La robe qui, lorsque tu tournes sur toi-même se soulève et accompagne ton geste avec autant de grâce qu’une princesse. A l’époque j’avais un goût prononcé pour les motifs. J’arborais ainsi des robes à grosses marguerites ou à gros cœurs. Si, si, je jure.
Après cette période de fleurs et de couleurs vives je suis passée par une phase assez dark. Peut-être était-ce une sorte de deuil, il me fallait accepter mon passage à la dizaine. Alors je me suis parue de noir. Ma mère eut certainement peur de me voir virer gothique, mais heureusement pour elle, et pour moi, cette période s’est limitée à la couleur noire de mes vêtements. Jamais je ne suis rentrée chez moi avec un sweat Korn, des clous plantés dans mes chaussures compensées et une souris sur l’épaule tout en invoquant Satan.
« Mais maman la matière est froide et en plus c’est ample, l’air passe à l’intérieur »
A l’époque je ne portais pas de jean’s. Je crois qu’avec cette phrase nous pouvons affirmer que je suis l’instigatrice du slim. Ayant déjà relevé à un âge précoce les désavantages des pantalons larges, c’est comme si j’avais présagé l’ère du skinny. A la silhouette décontractée du jean’s, je préférais le legging. L’aspect répétitif d’un motif psychédélique sur des jambes moulées par du stretch me ravissait. Malgré un bon goût déjà très prononcé, je suis d’accord pour admettre que ce fût mon premier fashion faux pas.
Et puis les années 90 vont s’achever. Nous allons rentrer dans les années 2000. La rentrée au collège. Nous allons devenir des grands. Là-bas tu verras, on veut tous se noyer dans la masse. Surtout ne pas se distinguer, être comme tout le monde. Tu vas demander à tes parents des jean’s Levi’s et tu économiseras pour te payer des tee-shirt et des sweats Volcom. Tu te mettras au surf et joueras de la guitare. Tu te confectionneras de magnifiques boucles d’oreilles en pâte Fimo. Au collège, ils ne seront que deux à porter des TN Requin. Là-bas, on t’inculquera les valeurs de la glisse, et tu ne connaîtras jamais la sensation du survêtement sur tes jambes, même en sport où tu te refuseras d’en porter.
Mais au fond tu resteras toujours ce jeune enfant qui portait un bomber jaune pâle, des lunettes rondes et des bretelles bleues. Tu ne le sais pas encore, mais un jour ces goûts affirmés ressortiront et tu brilleras par tant d’originalité. Mais pas de suite, pour l’instant tu portes un Eastpak sur une seule épaule qui pend quasiment au sol et des Skechers beaucoup trop grosses pour ta morphologie.
Comments