![](https://static.wixstatic.com/media/0ab40a_fcb5693447a342d59b5e739cc476128e~mv2.webp/v1/fill/w_980,h_693,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/0ab40a_fcb5693447a342d59b5e739cc476128e~mv2.webp)
Stoppons le temps, suspendons-le un instant, oublions notre vie d’adulte. Replongeons-nous dans cette merveilleuse période des années 90. Parce que oui, moi je suis une enfant des Minikeums, une adepte des Malheurs de Sophie, une inconditionnelle des leggings à motifs têtes de chats. Aujourd’hui je veux traiter d’un sujet important : les bonbons. Mais pas n’importe lesquels, les bonbons qui ont marqué mon enfance.
Dans ma famille nous ne sommes pas bonbon. Du coup, je n’aime pas vraiment ça. Je ne comprends pas comment certaines personnes peuvent prendre du plaisir en mâchant une gomme complètement artificielle dotée d’une couleur plus que suspecte. Petite déjà, je n’en raffolais pas. Mais il y avait un bonbon qui était sacré. Avec ma sœur, nous y avions le droit une fois par an, lors de notre semaine de vacances avec une famille d’amis. Je l’attendais avec impatience ce bonbon. Tant par son symbolisme que par son goût si raffiné : la couille de Mammouth. C’était la seule fois où j’avais le droit de dire « couille » devant mes parents. Lorsque je prononçais le mot normalement défendu, alors qu’il était autorisé dans ce cas, je me sentais braver un danger. Je frissonnais presque. Ou alors je frissonnais juste parce qu’en le mangeant, j’avais tout simplement ingurgité trop de sucre et étais en hyper glycémie. Le concept de ce bonbon au nom si enjôleur ? Une énorme boule blanche à lécher. Une boule si grande, qu’il nous fallait plusieurs jours d’intense léchage pour en arriver à bout. Et notre persévérance était récompensée par un énorme chewing-gum en son centre. Il était mérité ce chewing-gum. Je me souviens du temps passé à lécher, la langue blanche et rêche. Juste dans le but d’arriver à la fin. Comme quoi, enfant, nous avions déjà des objectifs qui arrivaient à nous faire dépasser nos propres limites. Je revois encore ma mère, qui passait avec un air de dégoût, le soir, à côté de notre couille respective, déposée soigneusement dans un mouchoir en papier. Bien sèche la couille, prête à être à nouveau léchée le lendemain à la première heure!
Maintenant nous avons grandi. Lorsqu’un collègue ramène des bonbons c’est dans le but de les partager, ou pour combler un manque dû à sa frustration au travail. Souvent, il ramène une tablette de chocolat, des M&M’s, des Shokobon… Mais imaginez-vous que nous ramenions des Couilles de Mammouth. On arriverait le matin, avec sa couille neuve dans sa boîte en carton, excités des moments de plaisir qui nous attendent. On la déposerait sur le bureau, à la vue des collègues, car la boîte est trop grosse pour rentrer dans nos petits tiroirs. Puis l’heure de la déprime arrivant, on se ruerait sur la boule blanche. Et devant l’ordi, de lécher avidement cet amas de sucre déguisé. Une main sur l’ordinateur, l’autre tenant la couille. Parfois, on se tromperait, on poserait la couille et MINCE la même main toucherait la souris. Elle serait devenue grasse et collante. Notre patron poserait alors son regard sur nous lorsque nous serions en train de lécher avidement la couille. Il aurait le temps d’apercevoir notre langue blanche. Puis, nous ferions sursauter tous nos collègues avec un cri de joie. Nous aurions enfin atteint le maxi chewing-gum!
Non définitivement, je ne re-tenterai pas cette expérience hors du commun. Je laisse ce bonbon au passé, comme souvenir sucré et démonstrateur de la grandeur d’esprit de mes parents. Car ça ne doit pas être facile, de voir l’enfant qu’on aime être accro à ce bonbon au concept préhistorique. Merci Papa, merci Maman de m’avoir offert plus qu’un bonbon, un souvenir.
Comments